H1N1
Que faut-il pour semer la panique et imposer des médicaments et des vaccins mal testés? Avant tout, des journalistes et des scientifiques prêts à propager la version la plus terrifiante d’un récit.
En 2010, le fantôme H1N1, ou «grippe porcine», s’est abattu sur la planète et menaçait, nous disait-on, de provoquer une hécatombe. Les médias étaient déjà tombés dans ce piège en 2005, avec la «grippe aviaire» (H5N1). En 2010, le scénario a été redéployé, avec force masques et désinfectants. Mais surtout avec des sociétés pharmaceutiques qui ont décroché le gros lot, en convainquant l’Organisation mondiale de la santé et les gouvernements que leurs produits étaient indispensables.
Documentaire d’investigation:
-
2010: «Il fantasma della pandemia» (Le fantôme de la pandémie), par Serena Tinari
Des images terrifiantes venues du Mexique et des conférences de presse quotidiennes où les journalistes ne cessaient de poser des questions étranges, telles que «Ne faudrait-il pas mettre à disposition davantage de sacs mortuaires pour les millions de victimes à venir?». Le scénario d’une «pandémie» meurtrière avait été déroulé pour la première fois en 2005, avec la «grippe aviaire». Tout est reparti en 2010 avec la «grippe porcine». Avec le recul, ces deux affaires éclairent de manière crue ce qui s’est passé en 2020-2023 lors de la crise COVID-19. Elles partagent de nombreuses caractéristiques: une couverture médias en mode panique, caractérisée par une profonde ignorance des bases en matière de médecine et de santé; des gouvernements qui agissent comme des agences de relations publiques pour les sociétés pharmaceutiques; et la pharma qui réalise des gains financiers ahurissants en vendant des médicaments et des vaccins mal testés, qui offrent des avantages plutôt maigres pour la plupart des patients et des effets secondaires pour nombre d’entre eux. La peur d’une pandémie représente un jackpot pour l’industrie, et restera sans doute dans les annales comme un exemple de la situation difficile dans laquelle se met la communauté scientifique et médicale lorsqu’elle accepte de fonctionner entre les mains d’agents très puissants. La victime? L’intérêt public.
Diffusé par l’émission Falò de la Télévision suisse RSI (disponible ici en italien) et par l’émission Rundschau de SRF (disponible ici en allemand). Une version raccourcie a été diffusée par l’émission Mise au Point de RTS (disponible ici en français).
Article:
-
2011: «H1N1. Des experts sous influence», par Catherine Riva
Les autorités suisses ont-elles tiré les leçons de la pandémie de «grippe porcine» (H1N1)? Les conflits d’intérêts non déclarés des auteurs du rapport d’audit censé faire la lumière sur la gestion de la crise par la Suisse montrent que le doute est permis.
Publié dans L’Hebdo.